vendredi 21 août 2009

Gaël m “Le Touriste“…


Dans la vie, il y a deux sortes de touristes.
Ceux qui s'obstinent à camescoper en plein soleil leur famille devant le pont du Gard ou arpentent le Bairro Alto sans lever le nez de leur Lonely Planet et puis ceux qui, de Paris à Francfort, de Genève à Austin et de Venise à New York, manipulent, tabassent ou dessoudent les petits rigolos qui ont le tort de faire de l'ombre à la CIA.
Bien entendu, Milo Waiver appartient à cette dernière catégorie. Enfin appartenait. Car après avoir été un agent sans foyer et sans identité, Milo coule aujourd'hui des jours heureux au siège new yorkais de l'Agence et retouve chaque soir femme et enfant du côté de Brooklyn. Jusqu'au jour où…
Jusqu'au jour où le tueur à gages, qui a tenté de le flinguer quelques années plus tôt à Amsterdam, lui révèle qu'il se serait peut-être lui aussi fait couillonner par ceux de Langley.
Voilà donc notre Milo rattrapé par son passé et contraint de renouer avec une vie faîte de mensonges, de trahisons et de manipulations en tous genres… Une vie où vos collègues de travail sont peut-être chargés de vous éliminer. Une vie où faire confiance aux autres relève de l'illusion…
Conclusion, “Le Touriste” réussit l'amalgame de tous les ingrédients d'un bon roman d'espionnage. Mais, à la différence d'un Littell ou Le Carré, le livre de Steinhauer retrace aussi et surtout l'histoire d'un homme en quête d'humanité, prisonnier de sa condition et de son destin. Le tout sur un rythme haletant, rythmé par des scènes taillées au scalpel. Une histoire résolument moderne soutenu par un style sans concession et d'une grande qualité littéraire.
Bref, Steinhauer réinvente le genre.
À déguster sans modération avec une Zubrowka glacée.

“Le Touriste”, Olen Steinhauer, éd. Liana Levi,
22,00 €.

http://gaelmoupas.blogspot.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire