vendredi 4 septembre 2009

Gaël m pas “Bella Ciao”…


Il en va de certains livres comme des corridas de “figuras”…
Ces corridas du vendredi en Arles à l'approche de Pâques qui réunissent ce qui se fait de mieux question maestros (vivement Castella le 12 septembre en Arles et le 26 à la Real Maestranza !!!).
On ouvre le livre, fébrile, excité comme à 6 de la tarde, certain d'assister au spectacle du siècle, si assuré de voir pleuvoir orejas et rabo… Et puis… Et puis rien ! Silence, sifflets et bronca.
On ferme le livre comme on sort des arènes dans ces moments-là. Blessé, amer, frustré et prêt à sombrer dans le Fino. Et pourtant, c'est bien ce même matador que l'on a vu ciseler des faenas d'antologie à Valence ou Madrid… Et pourtant, c'est bien ce même Holder que l'on a vu, seul dans l'arène, face à “Mlle Chambon” ou “L'homme de chevet”…
Oui, mais voilà… Aujourd'hui n'était pas le jour…
Pourtant, l'aficionado était là, fidèle au rendez-vous depuis 1996, persuadé que son maestro-écrivain allait, une fois de plus, l'émouvoir. Et que dire de l'histoire-toro qu'Holder se proposait d'affronter ? Un écrivain-acoolique-ouvrier-agricole en quête de rédemption.
Oui, mais voilà… Pas d'étincelles, ni d'émotion. Nada. Un peu comme ces toreros qui récitent leurs gammes, tirent le nombre de passes syndicales et empochent le chèque avant de retrouver finca, épouse et Andalousie.
Il faut bien se rendre à l'évidence, “Bella Ciao” c'est lisse et triste comme un après-midi sans duende. Dommage…
Retenons néanmoins la lettre à sa fille qui vaut le détour. Mais 9 pages sur 147, vous conviendrez que c'est un peu léger quand on s'appelle Holder...
Bref, un rendez-vous manqué.
À déguster avec un ou deux verres de Lagavulin 16 ans d'âge avant de finir la bouteille pour oublier…
“Bella Ciao”, Éric Holder, éd. Seuil, 16,0
0 €.

http://gaelmoupas.blogspot.com