lundi 9 mai 2011

Gaël m “Murambi, le livre des ossements”…

Parce que “j'ai moi-même souvent vu à la télé des scènes difficiles à supporter. Des types portant de larges combinaisons, en train d'extraire des corps d'un charnier. (…) Cela se passait toujours si loin, dans des pays à l'autre bout du monde. Mais en ce début d'avril 1994, le pays à l'autre bout du monde, c'est le mien”…
Parce que “l'essentiel pour chacun de nous est de ne pas passer à côté de sa vérité. Le reste… eh bien, le reste ne compte pas”…
Parce que “les troupes étrangères de l'opération Turquoise avaient campé, en toute connaissance de cause, au-dessus des charniers. C'étaient là de bien mauvaises manières. Avait-on donc cru, en agissant ainsi, qu'il manquait aux morts de Murambi le petit rien qui en faisait des êtres humains, avait-on cru qu'il leur manquait une âme ou quelque chose du genre ?“…
Parce que “près d'un million de morts en si peu de temps, c'était réellement unique dans l'histoire de l'humanité”…
Parce qu'après un génocide, seul l'art peut essayer de redonner du sens…
Parce que “Murambi, le livre des ossements” permet aussi de mesurer la responsabilité, souvent occultée, des puissances occidentales dans les grandes tragédies africaines…
Pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, il convient de lire l'ouvrage de Boubacar Boris Diop.
À déguster avec un kasiksi (bière issue de la fermentation de bananes) pour supporter un sentiment de malaise persistant.
“Murambi, le livre des ossements”, Boubacar Boris Diop, Éd. Zulma, 18,00 € pièce.

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